The Alarm

Salut les fans de microsillons et bienvenue dans un nouveau dépoussiérage, qui s’attaque aujourd’hui au groupe The Alarm avec l’album « Declaration », sorti en 1984.

The Alarm se forme officiellement au début 80, même si le groupe existait déjà dès 1977 sous le nom de The Toilets, puis Quasimodo et Seventeen avant d’opter pour The Alarm. Il est formé de Mike Peters au chant, harmonica et guitare acoustique, Dave Sharp à la guitare électrique, Nigel Twist à la batterie et Eddie Mc. Donald à la basse. Originaire du Pays de Galle, les musiciens décident de tenter leur chance à Londres en 1980. En 1981 le groupe sort un single tiré à 1000 copies qui est remarqué par un journaliste local du fanzine Zig Zag, qui leur permet de faire la première partie de The Fall. Lors d’un show au Ronnie’s de Londres, ils sont approchés par Ian Wilson l’agent de U2, qui leur propose la première partie du groupe irlandais.

En 1982, The Alarm signe avec IRS et sort son premier single « Marching out » puis « The Stand » en juin 1983 avant d’embarquer avec U2 pour la tournée américaine de « War ». Au retour The Alarm entre en studio pour finaliser leur premier LP « Declaration » qui sort en décembre 1983 en Grande-Bretagne et en janvier 1984 en Europe.

En 1986 The Alarm sort son deuxième opus « Strenght » plus commercial et qui leur permettra d’entrer le single « Absolute Reality » dans le top 40 britannique, et de participer à la tournée de Queen. L’année suivante un troisième album « Eye of the hurricane », résolument plus folk, sort dans les bacs et leur permet d’assurer la première partie de Bob Dylan. En 1989 sort « Change », sorte d’hommage au Pays de Galles, dans lequel ils alternent l’anglais et le gallois. Bien que l’album fut bien accueilli dans les contrées galloises, le succès ne fut pas au rendez-vous et bien en deça des attentes des musiciens. Ce qui provoqua quelques dissensions au sein du groupe, le tout accentué par des décès dans la famille de Mike Peters et Nigel Twist. Le dernier opus « Raw » sort en 1991 et Mike Peters annonce son départ lors du dernier concert au Brixton Academy de Londres.

Le groupe cessera ses activités jusqu’en 2002 où Mike Peters décide de reformer The Alarm avec d’autres musiciens sous le nom de The Alarm MM++. Il remplacera également le défunt chanteur de Big Country de 2010 à 2013. Sous la nouvelle dénomination, The Alarm est toujours en en activité et a sorti près de 15 albums.

« Declaration » est un album assez atypique, où se mélange Post-Punk, Rock alternatif et Folk. On est tout de suite saisi par l’énergie que renvoie le groupe dans l’enregistrement. L’album commence, comme son nom l’indique par une déclaration soulevée par la guitare acoustique de Peters :

« Take this song of freedom put it on and arm yourself for the light. Our hearts must have the courage to keep on marching on and on. »

The Alarm nous pond un album tout en énergie et festif, où se mélange habilement la guitare acoustique de Peters et les rifs plus cinglants de Dave Sharp (Marching out, Where were you hiding when the strom broke et Shout to the devil), le tout accompagné par quelques notes d’harmonica. On sent également l’envie de partager une évidente influence folk galloise tout en la plaçant dans le contexte revendicatif et social de ce début des années 80. « Third light » est par contre plus engagé dans un style post punk et alternatif. The Alarm n’oublie pas les balades teintées d’un synthétiseur léger et de violons à connotation galloise (We are the light et Tell me). « Blaze of glory » fait la part belle aux cuivres et aux cloches, qui rappelle étonnement un style Pub Rock. « The Deceiver et Howling wind » se rapproche plus de la vague New Wave, qui déferle à cette époque, et qui n’est pas sans rappeler les Silencers ou The Pretenders dans une version plus rock. Enfin « Sixty eight guns », le morceau le plus connu de l’album, semble avoir été modelé pour la radio et arbore une couleur très commerciale avec des ajouts de cuivre et de synthétiseur. Heureusement le groupe n’est pas tombé dans le piège et livre un bridge au milieu de la chanson empreint de psychédélisme, qui lui confère un caractère moins passe-partout.

Vous l’aurez compris, The Alarm nous fait voyager dans plusieurs styles hétéroclites tout en y imprimant sa marque de fabrique. La voix de Peters, bien que n’étant pas un modèle du genre, exprime avec rage et énergie les problèmes sociaux de l’Angleterre et dénonce les inégalités qui frappent les banlieues. Peters se veut aussi rassurant en brandissant du positivisme et de l’abnégation. Ne jamais rien lâcher et poursuivre le combat. Les textes font aussi la part belle à la jeune génération, souvent livré à elle-même, ainsi que malheureusement à ceux qui sont tombés sous les drapeaux, sans gloire et dans un anonymat détestable.

Oui The Alarm est un groupe engagé qui prône l’amour du prochain et dénonce les inégalités et la violence, sans pour autant tomber dans la facilité et le revendicatif de bas étage. Le groupe y amène une touche poétique dans sa musique, bien que les textes soient bruts de coffrage. Dans cet album, les chœurs démultipliés qui soulèvent les refrains, permettent d’apporter une touche moins hargneuse aux chansons.

Un bel ouvrage que je vous recommande, avec la chanson « Third light » à écouter ci-dessous. A bientôt pour un prochain dépoussiérage, keep on rockin’ and save the vinyls….