Vinytage

Pretty Maids

 PRETTY MAIDS - SIN DECADE

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(Columbia - 1992)

 

Salut les vinyleux et bienvenue dans un nouveau dépoussiérage, qui s’attaque aujourd’hui au groupe Pretty Maids avec l’album « Sin Decade » paru en 1992.

 

Pretty Maids est fondé par Ken Hammer à la guitare et Ronnie Atkins au chant en 1981. Au départ le groupe écume les clubs avec des reprises rock et hard-rock sous le nom Pretty Pretty Panick. Mais soyons clair, les reprises deviennent vite lassantes et les deux musiciens aspirent à autre chose et veulent prouver leur capacité à écrire et interpréter leurs propres compositions, grâce à une certaine complicité. Auto financée, une première démo est publiée et intéresse le label britannique Bullet Records, qui trouve une agréable originalité dans le son de Pretty Maids. Contrat en poche, le groupe sort son premier album en 1983 avec un réel succès. Tant est si bien que Bullet Records, qui ne peut plus assurer financièrement (ça c’est quand même ballot….), oblige le groupe à signer avec CBS en 1984, date à laquelle sort « Red Hot & Heavy » le deuxième opus, qui est également un vif succès.

 
Prettymaids  

En 1987 Pretty Maids enregistre un nouvel album référence « Future World » avec le célèbre producteur Eddie Kramer. Le groupe mélange un Rock à la fois rapide et mélodieux à l’aide de claviers, ce qui est assez rare pour un groupe de Heavy-Metal à l’époque. Ce succès leur permet de faire de nombreuses apparitions dans les gros festivals de l’époque, comme le Monsters of Rock, au côté des grosses cylindrées, telles que Metallica, Deep Purple ou Dio. En 1990, sort « Jump the Gun », qui est une sorte de copier-coller du précédent, produit par Roger Glover (Deep Purple), mais le retour est plutôt décevant. Même s’il est de bonne facture, l’émergence du grunge et d’autres styles de musique plus vitriol, relègue le genre au second plan. Cet échec sonne le glas du groupe, et seul Ronnie Atkins et Ken Hammer décide de continuer l’aventure en modifiant le concept et le line-up. Désormais, Pretty Maids se compose de 4 membres permanent au lieu de 6. Ils remettent l’ouvrage sur le métier en délaissant le côté trop glam, et s’oriente sur un métal plus agressif, plus tranchant tout en gardant l’ADN du groupe. En 1992 sort l’album qui nous intéresse « Sin Decade », qui marque une transition dans le concept et la composition musicale. Bien leur en a pris, puisque le groupe continue encore à tourner et à produire des albums malgré quelques changements de line-up et une pause depuis le Covid. Au total ce ne sont pas moins de 14 albums, 4 EP et 4 live que le groupe a enregistré.

 

Glover

 
Monsters of rock  

« Sin Decade » marque donc une transition dans l’orientation du groupe. Bienvenue dans un monde plus acéré et plus expéditif. Diminution des claviers, guitares plus présentes, qui donne une plus grande agressivité aux chansons. Et on rentre directement dans le sujet avec « Running Out, Sin Decade et In the Flesh », qui démontre un côté plus brut de coffrage avec des couplets soutenus et instantanés, des refrains mélodieux mais qui gardent aussi cette rythmique forte et vénéneuse. Exception faite pour « Sin Decade » dont l’apport de claviers donne une touche un peu plus arrondie à l’ensemble sans pour autant le dénaturer. « Nightmare in the Neighbourhood » est plus lent et s’apparente à l’ADN de Pretty Maids avec un couplet sage et un refrain carré plus typé hard-rock. Le tout agrémenté de backing vocals pour donner plus de vigueur. « Who said money, Healing Touch et Come on tough, come on nasty » offrent une variation Rock / Heavy Metal avec un apport non négligeable des chœurs sur les refrains, qui booste l’ensemble comme un gros coup de vent. « Raise your flag » représente ce que les futurs albums de Pretty Maids seront. Une combinaison rapide et mélodieuse, soutenue légèrement par un clavier en arrière-plan. Enfin « Know it ain’t easy et Dont’ leave me » sont des ballades que le groupe sait faire, sans être transcendantes, même si la 2e est devenue indissociable du groupe depuis.

 
Côté paroles, Atkins et Hammer délaissent les thèmes traditionnels et se lancent dans une écriture plus sombre et plus engagée. Même s’ils restent fidèle à la passion ou la désillusion amoureuse (Come on tough, come on nasty, Healing touch, In the flesh et Know it ain’t easy), « Running Out » exprime la perte de repère et la solitude, alors que « Who said money » dénonce la superficialité de l’argent et ses dérives. La violence urbaine et le mépris sont les thèmes principaux dans « Nightmare in the neighbourhood et Raise your flag », alors que « Sin decade » dénonce le laxisme et les œillères qui aveuglent ceux qui n’ont toujours pas appris de leurs erreurs passées. Enfin « Credit Card lovers » se penche sur la femme fatale sans scrupules obnubilée par l’argent.  

Atkins hammer

 

Comme vous l’aurez compris, j’ai choisi cet album du groupe, qui reflète bien le changement musical opéré par Pretty Maids. Transition qui va marquer la future orientation. On regrettera peut-être juste un léger manque de finition sur certains morceaux, comme si le groupe avait souhaité terminer l’enregistrement version télégraphique. Néanmoins je vous invite vivement à le découvrir ou le redécouvrir. Ci-dessous un extrait avec la chanson éponyme « Sin Decade ».

 

A tout plus les vinyleux pour un nouveau dépoussiérage, keep on rockin’ et save the vinyls….. !

 

Pretty maids 2017