Vinytage

Waterboys

 

THE WATERBOYS - THIS IS THE SEA

(Island - 1985/1991)

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Salut les inconditionnels du microsillon et bienvenu dans un nouveau dépoussiérage vinylesque.

Aujourd’hui, on replonge dans les 80’s avec le groupe Waterboys et l’album « This is the sea » sorti en 1985 et réédité en 1991.

 

Le groupe est formé en 1983 à Edimbourg par Mike Scott, guitariste et chanteur. Même s’il estime ne faire aucune différence entre lui-même et Waterboys, on peut raisonnablement dire que le Sieur Scott est le régisseur et le mentor du groupe. Pour la petite histoire, près de 30 musiciens se sont succédés au sein de la formation…Ca c’est de la valse ! Cela dit, de cette avalanche d’artistes, on retiendra quand même quelques noms qui ont fait les belles heures du groupe. Notamment Anthony Thistlethwaite, saxophoniste, guitariste et claviériste, membre fondateur et qui restera jusqu’en 1991. Steve Wickham, violoniste, membre fondateur également et Kevin Wilkinson, premier batteur du groupe.

 
1024px mike scott a lorient en 2011  

Scott, après avoir écumé plusieurs groupes au début des années 80, rencontre Anthony Thistlethwaite, avec qui il forme The Red and The Black. Ils tournent dans quelques salles de Londres jusqu’au jour où Thistlewaite présente le batteur Kevin Wilkinson. Le trio enchaîne 9 concerts supplémentaires dans la capitale britannique, avant de former définitivement le groupe Waterboys en 1983 avec Karl Wallinger au claviers. Le premier album, sobrement intitulé « Waterboys », offre une large palette de styles allant de Bob Dylan à U2 en passant par Patti Smith ou David Bowie. « Pagan Place », leur deuxième opus se rapproche plus de la « Big Music » avec des insertions de trompètes et violons, puis en 1985, celui qui nous intéresse : « This is the Sea », dont nous parlerons ultérieurement. Après ce troisième album, The Waterboys change son horizon en proposant une musique plus Folk, se rapprochant de l’Irlande, où ils décident d’enregistrer les deux albums suivants : « The Fisherman’s Blues » et « Roam to Roam ». Cette période est aussi synonyme de valse de musiciens qui se succèdent au sein de la formation. Ce manque de cohésion va pousser Mike Scott à rééditer l’album « This is the sea » en 1991 et la chanson phare : « The Whole of the moon ». Bonne pioche, comme dirait l’autre, puisque la chanson se classe no. 3 et l’album no. 2 au Royaume-Uni. Sans oublier une reconnaissance mondiale. Malgré cela, Thistlethwaite décide de quitter le groupe, laissant Mike Scott, seul maître à bord. Avec de nouveaux musiciens, il décide néanmoins d’enregistrer « Dream Harder » en 1993, album à connotation nettement plus hard-rock. Mais la mayonnaise ne prend pas vraiment et Scott décide d’abandonner Waterboys, et de se lancer dans une carrière solo jusqu’en 2000, où il ressuscite le groupe avec un opus aux sonorités Sonic Rock dans la veine de Radiohead, avant de repartir dans un style plus folk en 2003.

 

Thistlethwaite

 

Aujourd’hui le groupe est toujours en activité avec des passages réguliers des anciens membres dans la composition et l’arrangement.

 

Le style de Waterboys est difficilement classable. On se bornera à les ranger dans l’étiquette Post-Punk, Rock-folk celtique à leur début, puis d’influence plutôt Rock-Folk-New Wave à la fin des années 80, tout en passant par un style beaucoup plus axé sur l’Irish Folk dans la deuxième partie des 80’s. Néanmoins c’est un groupe d’influence notoire en Grande-Bretagne. Je dis Grande-Bretagne, car la plupart des musiciens sont d’origine écossaise, irlandaise ou galloises. Ils ont souvent été cités en exemple par les membres de Simple Minds, the Alarm, Hothouse Flowers, U2 ou Big Country.

Dans l’album qui nous intéresse, Waterboys nous dresse un son rock aux influences New Wave et Folk. Mike Scott dira que c’est un vinyle qui traduit bien toutes les ambitions musicales du groupe à ses débuts. On ne va pas dire qu’il travaillé comme un stakhanoviste sur cette galette, mais ça frise le comparatif…. !!! Preuve en est, près de quarante morceaux avaient été créés pour n’en garder que neuf. Ceci explique cela…. !!!

 

« Don’t bang the drum », « The whole of the moon » et « Pan within » nous entrainent tout de suite dans un univers à consonnance New Wave, accompagné d’instrument non conventionnels. Trompette en guise d’introduction à la manière d’un western pour « Don’t bang the drum », piano, synthétiseur et saxophone pour « The whole of the moon », et violon pour « Pan within ». Les rythmes sont simples et bien huilés, mais l’apport de ces instruments agrémentent merveilleusement bien la machine en y apportant rondeur et originalité. « Medecine Bow » part plutôt sur un rock bien soutenu et rapide, alors que « Old England » et « This is the sea » se rappellent aux bons souvenirs du folk britannique avec un saxophone corrosif. « My enemy » nous rappelle que Waterboys a aussi été dans la veine Postpunk, avec un piano qui déchire, un rythme endiablé et un Mike Scott qu’on croirait sur scène à haranguer la foule. « Trumpet » enfin sonne comme un bon Supertramp avec des riffs typiques au piano et un saxophone savoureux.

Mike Scott dépeint dans son album la spiritualité, le romantisme et la politique sous une forme poétique. « This is the sea » est une allusion au renouveau et à la régénération à travers les flots d’une rivière. « Don’t bang the drum » touche à l’environnementalisme et « Pan within » aborde le thème de la méditation. « Trumpet » explore le romantisme à travers les trompettes. Une façon d’expliquer que même les choses les plus brutes peuvent être empreinte de sentimentalisme et d’amour. « The whole of the moon », chanson phare de l’album, révèle les disparités, les contradictions et les visions différentes que peuvent avoir deux êtres dans une relation. Quant à « Old England », Scott balance une salve à l’attention de Maggie Thatcher pour sa politique sociale destructrice.

 

Autant dire que Mike Scott nous a pondu une véritable œuvre, autant musicale que vocale. Exit les complaintes aussi rigides que critiques par de nombreux groupes de l’époque, qui frisaient l’indigestion. Waterboys nous gratifie d’un opus délectable, alternant des ballades poétiques et des morceaux plus enivrants et rythmés, teinté d’une bonne base rock.

Vous l’aurez compris, cet album est un kiff, pas assez diffusé et connu sous nos latitudes. Alors laissez-vous tenté si vous ne l’avez pas encore dans vos étagères, vous n’allez pas être déçu.

Un petit aperçu si dessous avec « The Whole of the moon », bonne écoute, keep on rockin’ et save the vinyls…. !!!

 
The waterboys