Vinytage

Judas Priest

 

Judas Priest - Ram it down

 

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Salut les vinyleux et bienvenue dans un nouveau dépoussiérage hebdomadaire.

Alors je vous voir venir tout de suite avec une grande déception, déplorant que je parle d’un groupe archi connu comme Judas Priest, qui n’a rien de poussiéreux. Et je ne vous donnerai pas tort. C’est vrai qu’on ne présente plus le quintet de Birmingham qui a vendu plus de 40 millions d’album à travers le monde.

Cela dit, j’ai quand même décidé de vous parler de ce plateau pour deux bonnes raisons. La première étant, que Ram it down représente à mes yeux un tournant dans l’histoire musicale du groupe. La deuxième est que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le disque n’a pas vraiment pris dans le petit monde du Heavy Metal, à l’exception du Canada et des Etats-Unis. Il a été boudé en quelque sorte après la période faste des albums Turbo et du Priest Live.

Je ne vais pas revenir sur l’histoire très riche et mouvementée du groupe, car on y passerait la nuit, mais seulement évoquer quelques dates et événements clés de Judas Priest.

Le groupe se forme en 1969 par le bassiste Ian Hill et le guitariste Kenneth Downing (K.K. Downing pour les intimes). En matière musicale, ils ont des goûts similaires et sont principalement influencés par Jimi Hendrix, The Who et The Yarbirds. En 1970 avec l’arrivée d’un premier chanteur, le groupe se tourne vers le hard-rock et le heavy-metal et se renomme Judas Priest, tiré d’une chanson de Bob Dylan : The Ballad of Frankie Lee and Judas Priest. Ian hill kk downing
C’est en 1974 que le chanteur Robert Halford, qui se morfondait dans le groupe Hiroshima, est engagé. Sa voix particulièrement impressionnante, qui peut allégrement naviguer dans les aigus, semble être un détail non négligeable pour composer et sortir des sentiers battus Halford

En 1975 Glenn Tipton, un autre guitariste fait son apparition dans le groupe et, au lieu de rester sur une traditionnelle ligne guitare rythmique et guitare solo, Judas Priest décide d’alterner les solos et de créer une certaine dualité dans le son. Cela deviendra la marque de fabrique du groupe. Cette même année sort le premier album Rocka Rolla, mais l’essai est peu concluant. La faute à un son plutôt médiocre et des chansons un peu bâclées. Néanmoins le groupe trouve son public et commence à tourner au Royaume-Uni et en Scandinavie.

C’est en 1980 que Judas Priest entre dans la cour des grands avec l’album British Steel, contenant notamment les titres Breaking the law et Living after midnight et se forge une solide réputation de Heavy Metal Band. Les concerts font la part belle au cuir et au look biker, qui deviendront emblématiques et incontournables.

Turbo

En 1986 sort l’album Turbo et le groupe acquiert une notoriété mondiale. Il est plus commercial avec l’apport de synthétiseurs et place Judas Priest sur les sommets des grands groupes de Metal. Priest Live qui sort dans la foulée conforte la renommée du groupe.

Cependant cette incartade dans le glam de l’époque ne convient pas trop au groupe et l’album Ram it down sorti en 1988 fait revenir Judas Priest dans un mouvement plus heavy, voir même plus thrash. Style que le groupe poursuivra jusqu’à aujourd’hui.

L’album Ram it down qui nous intéresse est un retour aux sources de Judas Priest. Un son très heavy, qui tourne au speed ou thrash metal. Autant dire qu’après une période glam entamée en 1986, on se reprend une claque monumentale. Tout commence avec la chanson éponyme qui annonce la couleur. Halford lance les hostilités avec un cri de guerre dont il a le secret, et c’est une véritable vague qui déferle. Dualité de guitares, virtuosité et rapidité, c’est du grand Judas Priest. Pas de round d'observation, c’est taillé dans la roche, et le groupe alterne des morceaux bien lourds tels que Monsters of Rock ou I’m a rocker, avec d’autres plus rock comme Come and get it ou Johnny B. Goode (reprise de Chuck Berry). Les chansons Heavy Metal et Blood Red Skies renouent avec les synthétiseurs tout en gardant un caractère plus sombre. Et puis il y a la pépite qui met tout le monde d’accord Hard as Iron. Rapidité et virtuosité des guitares, la voix d’Halford qui fait des merveilles, une ligne de basse impressionnante et une batterie étonnement moins rythmée que l’ensemble, mais qui donne justement ce caractère si spécial. Enfin quand je dis moins rythmée, c’est un doux euphémisme, car Dave Holland nous gratifie d’un jeu de grosses caisses de derrière les fagots…C’est une extase, une euphorie, et j’arrêterai là…. !!

Alors certains détracteurs estimeront que l’album suivant Painkiller est bien plus heavy et probablement le meilleur du groupe. C’est un point de vue, mais personnellement je préfère Ram it down, qui adopte un son oscillant entre le précédent album et le suivant cité ci-dessus. Comme si le groupe avait voulu faire une transition entre sa période glam et un retour aux sources, mélangeant sans commune mesure les deux styles. Bref à vous de juger….

Côté paroles, Judas Priest reste dans le classique avec des thèmes comme la musique, la vie, l’amour, mais aussi la liberté et la violence. La chanson Blood red skies surfe sur la vague du progrès et des machines qui remplacent l’homme. Une sorte de dénonciation des licenciements qui en découlent et d’une alerte à ce que l’intelligence artificielle ne prenne le dessus sur l’homme.

Je vous laisse donc en compagnie de cet excellent album et de la non moins excellente chanson Hard as Iron. Bonne écoute, salut les vinyleux, keep on rockin’ and save the vinyls…..

 

Judas priest hard as ironJudas priest hard as iron (4.45 Mo)