Vinytage

D.A.D

D.A.D - No fuel left for the pilgrims

 

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Salut les inconditionnels de la galette et bienvenue dans un nouveau dépoussiérage. Faisons aujourd’hui un saut dans les 80’s avec le groupe danois D.A.D. Acronyme de Disneyland After Dark (Tout peut arriver dans le noir à Disneyland....!)

Le quartet se forme en 1982 dans la banlieue de Copenhague. A l’origine le line-up était quasi identique à celui figurant sur l’album précité, à savoir Jesper Binzer au chant et à la guitare, Stig Pedersen à la basse et au chant et Peter Lundholm Jensen à la batterie. Seule exception, Jacob Binzer, frère de Jesper remplace en 1984 Lene Glumer à la guitare.

Le groupe se place dans la mouvance Postpunk à ses débuts, mais Pedersen et Binzer souhaitent se démarquer et imprimer un style propre. Inspirés également par le milieu Country, D.A.D décide de mixer les deux styles. Pedersen s’emploie même à jouer de la basse à deux cordes pour accentuer l’apport de l’instrument.

Le concept fonctionne et le groupe se produit en 1984 au Roskilde Festival de Copenhague. Dans le même temps, ils intéressent le manager de Mega Records, qui souhaite produire un album, mais le manque d’expérience du groupe en studio pousse la maison de disque à sortir un mini Lp en 1985, puis leur premier album en 1986 « Call of the Wild ». La reconnaissance est au rendez-vous dans les pays scandinaves, en Allemagne et aux Pays-Bas, mais elle peine à entrer dans les pays anglo-saxons et latins. En 1987, lassés de cette image country qui leur colle au baskets, et suite à un incident lors d’un festival, le groupe décide de changer son fusil d’épaule.

Ils font appel à Mark Dearnley, qui avait notamment travaillé sur l’album Highway to Hell de AC/DC. Il décide de mettre de l’ordre dans les idées extravagantes et quelque peu décousues pour la production du 2e album « D.A.D draws a circle ». Avec le départ de leur manager en 1988, le groupe recherche une nouvelle maison de disque et décide de réorienter son style. Désormais la rythmique sera plus hard-rock, tout en gardant une autre ligne de guitare un peu nasillarde entre le son country et New Wave. Avec l’aide du producteur et de l’ingénieur de Medley Records, le groupe enregistre une démo de trois titres qui finit par convaincre le grand manitou du label. « No Fuel left for the Pilgrims » sort en mars 1989 et se veut plus international et rock’n’roll que les précédents. Avec la sortie du titre « Sleeping my day away », D.A.D. obtient une notoriété internationale et signe avec Warner pour la distribution de son album aux Etats-Unis. S’en suit le live « Osaka after dark » en 1990.

Stig pedersen

Dès 1992, comme pour beaucoup de groupe Hard-Rock, l’avènement du Grunge, plonge D.A.D dans une sphère de doutes et de silence. Warner décide de rompre le contrat après l’album « Riskin’ it all » sorti en 1991 et qui n’atteint pas la popularité de son précédent. C’est seulement en 1995 que le groupe renoue avec un succès plus confidentiel avec « Helpyourselfish ».

Aujourd’hui D.A.D. est toujours actif et compte dans son compteur 12 albums studio, 3 albums live et 3 compilations.

Revenons donc à cet album « No fuel left for the pilgrims ». A la première écoute, on entre dans le vif du sujet avec le très commercial « Sleeping my day away », qui annonce le style du groupe. C’est entrainant, original et régulier. La rythmique bien typée hard-rock n’est pas au premier plan, et la deuxième guitare offre ce son caractéristique entre la Country et le New Wave. Les backing vocals sont adroitement additionnées sur le refrain. C’est simple et efficace. Le disque s’écoute avec aisance et les morceaux comme « Girls Nation », « Jihad » et « Lords of the Atlas » s’enchaînent plaisamment, toujours avec ce style bien caractéristique. « Rim of hell » et « True Believer » offrent une consonance bien plus rock’n’roll, proche d’AC/DC. A se demander s’il n’y aurait pas eu la patte de Mark Dearnley…. ! La chanson « ZCMI » voyage entre un rock rapide et un bridge teinté New Wave. Et puis on retrouve les origines du groupe avec la chanson « Ill Will », très orienté Post Punk. Autant dire que les contrastes sont assez saisissants dans cet album et on comprend aisément qu’il ait pu plaire aussi bien en Europe qu’outre Manche.

Dearnley

Si la voix de Jesper Binzer n’est pas d’une grande technicité, ni un modèle de perfection, son côté rauque donne ce petit accent réactionnaire et évite le désintérêt aux paroles. D.A.D passe en revue le côté obscur de la vie et de ses tentations dans « Rim of hell » au Jihad dans la chanson du même titre. Mais ne vous y trompez pas, rien à voir avec le Jihad islamique, plutôt celui des USA en Asie dans les années 70. « Lords of the Atlas » pourrait s’apparenter à la découverte et au scoutisme, mais en réalité reprend le thème de la conquête par tous les moyens. « Ill Will » explore les volontés de fer et les œillères que certaines personnes possèdent et qui les empêchent d’avoir de l’empathie. « Girl Nation » surfe sur la vague féministe, qui à cette époque, n’était pas aussi développée.

Bref vous l’aurez compris D.A.D est un groupe assez engagé, qui dénonce certains travers dans ce bas monde….. je vous invite à découvrir ou redécouvrir cet album au travers de la chanson « Lords of the Atlas » ci-dessous. Bonne écoute et à bientôt pour un nouveau dépoussiérage. Keep on rockin’ and save the vinyls… !!!