Vinytage

Cactus World News

 CACTUS WORLD NEWS - URBAN BEACHES

(MCA - 1986)

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Welcome back les vinyleux et bienvenue dans un nouveau dépoussiérage consacré au groupe Cactus World News (et oui…. Ca ne s’invente pas).

 

Originaire de Dublin, CWN est formé en 1984 par Frank Kearns (guitare) et Eoin Mc. Evoy (chant) auxquels s’ajoutent Wayne Sheehy (batterie) et Fergal Mc. Aindris (Basse). Influencés notamment par The Clash, The Ramones, Talking Heads, U2 and The Waterboys, pour ne citer qu’eux, le groupe déambule dans les clubs irlandais avec des performances qui ravissent les fans de Post punk. Très explosifs sur scène avec un style mélangeant le bon rock progressif des 70’s et la New Wave post punk du début des années 80, le groupe se fait vite un nom dans une période où le synthétiseur a remplacé indubitablement les guitares. Si bien que Cactus World News réussit à faire produire son premier single « The Bridge » par la main habile de Bono (chanteur de U2 pour ceux qui l’ignoreraient encore… !) six mois après sa formation. Bonne pioche, puisque le groupe part en tournée à travers le Royaume-Uni en première partie de The Cult en 1985. La performance au Self Aid de Dublin en mai 1986 leur permet de signer un contrat avec MCA Records, afin de publier leur premier album « Urban Beaches », dont sera extrait trois singles. La critique est unanime au Royaume-Uni ainsi qu’aux Etats-Unis et le disque est crédité d’une note moyenne de 4.5 sur 5. Malgré les éloges des professionnels, l’album peine à se vendre et à obtenir du temps d’antenne sur les radios. Les singles arrivent péniblement à la 50e place des classements.

 
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Néanmoins, le groupe se fait connaitre sur les radios alternatives, et notamment aux USA, où ils jouissent d’une notoriété assez importante. Preuve en est, puisqu’ils écument les clubs de New York, Philadelphie et Los Angeles, où ils se produisent d’ailleurs dans le très convoité « Whisky A Go Go »

 

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De retour sur sol irlandais en 1987, Cactus World News se lance dans l’écriture d’un nouvel album, tout en continuant de se produire sur scène à travers l’Europe. Pressé par la maison MCA, avec laquelle ils sont sous contrat, le groupe sort son 2e opus en 1989 « No Shelter », qui ne rencontre pas le succès escompté. MCA décide de rompre le contrat et des dissentions apparaissent entre les membres du groupe. Mc.Aindris et Sheehy quitte le navire, et en 1991 Kearns annonce la fin de Cactus World News.

Aujourd’hui le groupe se reforme à l’occasion avec les deux membres fondateurs pour quelques concerts, tout en officiant pour d’autres bands telles que The Church pour ne citer qu’eux.

 

Urban Beaches est un album assez atypique. Certes la base reste très ancrée dans un mouvement New Wave post punk. Une basse très présente, une guitare aiguë dans les couplets, rythmique dans les refrains et un peu distorsionée sur les solos. Mc.Evoy apporte une touche acoustique sur certaines chansons comme « The Bridge » avec une guitare espagnole. Cactus World News alterne les morceaux entrainants « Worlds apart, in a whirlpool ou Years later » avec des chansons plus profondes et lentes, empreintes de mélancolie ou d’effets psychédéliques « The Promise, State of emergency ou Maybe this time ». Difficilement classable ou comparable, on se bornera à dire de manière naïve qu’on retrouve des touches de U2, Cure ou Simple Minds dans une version plus rock. Mais encore une fois le groupe a sa propre identité et il nous emmène dans son monde avec la voix de Mc.Evoy, qui ne se cantonne pas à dérouler ses paroles de manière stéréotypée.

 

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En effet Cactus World News manie habilement le verbe dans ses chansons, dont le thème principal est l’espoir. Espoir en l’amour, espoir en la vie, espoir dans l’écologie, bref tout y passe. Mais bien sûr, qui dit espoir, dit aussi dénonciation. « The Promise » traite de la manipulation et de la solitude, alors que « The Bridge » dépeint cette peur d’avancer, qui bien souvent apporte son lot de désillusions. « World apart » et « Church of the cold » ont une connotation écologique, alors que « Maybe this time » surfe sur les illusions perdues qu’il faut essayer de balayer pour avancer. Mc.Evoy utilise un vocabulaire subtil et délicat, sans grand renfort de termes lourds et claquants. Il s’adonne à la métaphore avec poésie et verse une prose tout en douceur, même sur des thèmes sérieux et engagés. Une belle prouesse qui s’écoute à merveille, mais qui je dois l’avouer, n’est pas simple à traduire sans les paroles sous les yeux…. !!!

 

Bref un bel album à garder dans sa vinylothèque. Ci-dessous un extrait avec la chanson « World apart ». A bientôt pour un nouveau dépoussiérage, keep on rockin’ and save the vinyls…. !!!